Le retour de Satan

Le satanisme, souvent lié au néonazisme, séduirait plusieurs milliers de jeunes, surtout dans les classes moyennes ou aisées, selon Jacky Cordonnier, historien des religions et spécialiste des sectes sataniques.

Ce phénomène inquiète la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) : "Aujourd’hui érigé en phénomène de mode et filon commercial, le romantisme noir devient plus qu’une simple tendance, un emblème de génération", relève son rapport annuel.

Si le mouvement gothique diffère du satanisme, il en reste "l’une des portes d’entrée privilégiées", souligne la mission. "Sur Internet, le satanisme tisse sa toile" : les jeunes sont attirés, via des entrées anodines, vers le commerce de la magie, des groupes sectaires, l’industrie pornographique ou surtout, les organisations néonazies.

"C’est sans conteste la récupération politique via des groupuscules extrémistes inspirés par l’idéologie néonazie qui semble le cas de figure le plus fréquent quand on s’intéresse d’un peu plus près au vrai visage des satanistes", indique-t-elle.

L’inflation des profanations de cimetières et des faits divers troublants, dont des suicides de jeunes ou le meurtre d’un curé alsacien en 1996 avaient déjà sonné l’alerte.

L’église catholique reconnaît les prêtres exorcistes. Nommés par l’évêque du département, on en recense 104 en France. Peu d’entre eux reconnaissent toutefois avoir rencontré des personnes dites "possédées". Les autres admettent davantage faire un travail de soutien psychologique.

Du 17 février au 14 avril 2005, une centaine de prêtres suivent, lors d’une université catholique de Rome, le premier cours sur le satanisme et l’exorcisme jamais organisé au monde.

Réservé aux prêtres et aux séminaristes étudiants en théologie, ce cours vise à les préparer à discerner les vrais cas de possession diabolique des cas de troubles psychiques afin, ensuite et si besoin, de les adresser aux exorcistes.

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